Quand Marcel Duchamp fait de la récuperation un art

La société de consommation émerge au début du XXème siècle. L'industrialisation fait produire de plus en plus en série. L'art pose très vite la question de l'objet et de sa place dans nos vies. En 1914 le « porte-bouteilles » de Marcel Duchamp interroge l’art lui même dans la nouvelle société.

L'œuvre de Marcel Duchamp bouleverse donc radicalement l'art. Il choisit des objets du quotidien qu'il sélectionne pour leur neutralité esthétique. Ce mouvement fut créé pour surprendre, pour évoquer, critiquer, voire poétiser la société de consommation. Il signera ses œuvres de quatre noms différents: Marcel Duchamp, Rose Sélavy, R. Mutt et Marchand du Sel, bousculant un peu plus les conventions de l'art. Cette époque lui doit donc l'initiative du renouvellement des matériaux utilisés dans l'art.

Après lui, il devient possible d'utiliser n'importe quel objet, avec ou sans transformations, le Ready-Made et le Nouveau Réalisme sont nés. Les artistes reprennent les objets de la société pour en faire des reliques, des symboles puissants de la consommation, Marcel Duchamp devient un modèle pour les artistes utilisant ces mouvements.

Ces oeuvres ayant disparues avec le temps, des répliques furent recrées pour la rétrospective au Pasadena Museum of Art de Los Angeles (Californie), en 1963. "C'était l'idée et non l'objet qui était à sauvegarder." à dit Marcel Duchamp. Elles furent donc rééditées pendant les 30 glorieuses. C’est alors l’ère de l’abondance et de la publicité qui incite les citoyens à consommer toujours plus.

Avec "la Boîte-en-valise", œuvre représentant certaines de ses sculptures sous forme de miniatures fidèles, Marcel Duchamp anticipe les commercialisations d'objets dérivés qui sont aujourd'hui une ressource non négligeable des musées.

Les artistes du Nouveau Réalisme semblent ici poser la question de la surproduction de ses conséquences sur la consommation.

"Porte bouteilles" - 1914 rééditer en 1964